Faire l’expérience directe de ce qu’est un.e Etre Humain.e confronté.e à la réalité et trouver des ressources pour traverser cette situation inédite et s’engager à sa manière pour un monde qui soutient la vie.

Tous les jours un peu plus encore…

Pendant un temps recouvert à tort et à raison par la crise du Covid, la situation environnementale est toujours plus que jamais d’actualité. Tous les jours, même les médias généralistes et classiques nous annoncent des mauvaises nouvelles, comme des indicateurs d’un monde de plus en plus à l’agonie : réchauffement (dérèglement) du climat, dégradation de notre environnement, de la biodiversité, des écosystèmes, appauvrissement des ressources naturelles, des sols, de la qualité de l’air…

Les sécheresses, les incendies et les phénomènes climatiques majeurs qui s’intensifient et s’accélèrent, plus vite encore que les dernières estimations des experts…

L’augmentation des souffrances psychologiques (burn-out, suicides, dépressions), l’accroissement des inégalités, la répartition inéquitable des richesses, les milliers de personnes réfugiées (économiques, climatiques, politiques) qui quittent un territoire invivable…

« La maison brûle mais nous regardons ailleurs. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas »

2002 – Sommet mondial de la Terre de Johannesburg.

Ai-je vraiment envie de voir cela ?

Les messages s’accélèrent, se répètent s’intensifient, et d’une certaine manière, nous ne les entendons pas, comme habitués, anesthésiés, divertis par notre quotidien; alors seraient-ce nos peurs les plus profondes qui nous fermeraient la porte du cœur, incapable de voir la situation et la souffrance invisible qu’elle nous déverse déjà.

Les mécanismes cérébraux ancestraux rendent invisible un avenir trop lointain pour notre cerveau : «Regarde un peu plus loin que le bout de ton nez », disait ma tendre grand-mère qui avait vécu les deux guerres dans une forme de joyeuse résilience au cœur de sa campagne de l’Avesnois. C’est le syndrome du carré de chocolat de trop! Je sais qu’il ne faut pas le manger, je vais le regretter, mais, bon… mon avenir immédiat (25 secondes de plaisir) prend le dessus sur mon indigestion de demain (3 heures de nausée et de douleur). C’est ainsi !?

Et aussi Jon Kabat Zinn nous invite à découvrir en quoi une douce présence consciente à nous-mêmes révèle notre potentiel de liberté. 

De quoi demain sera fait ?

Bien difficile question, et d’ailleurs il n’a jamais été autant compliqué d’y répondre !

Joanna Macy, eco-psychologue, philosophe, auteure, nous invite à voir que jusqu’à présent chaque génération vivait avec la certitude tacite (comme une sécurité inconsciente) que les autres générations suivraient et continueraient à fouler la même terre, sous les mêmes cieux, dans des conditions au moins aussi confortables, en sécurité. Cette évidence est désormais perdue et cette perte est l’axe essentiel de la réalité psychologique de notre époque : une forme d’éco-anxiété.

Joanna poursuit : Alors si un monde viable doit exister pour ceux qui nous suivront, ce sera certainement parce que nous aurons réussi à impulser un changement de cap, une transition entre une société industrielle et une société qui soutient.

Comment avancer ?

Dans cette notion de Résilience Ecologique nous découvrons comment la pratique de la pleine conscience peut nous soutenir à entrer un peu plus dans une relation directe et apaisée avec la situation de notre monde, ses beautés, ses ressources, ses plaies, ses enjeux.

Adossée à des expériences, des exercices collectifs inspirés du Travail qui relie de Joanna Macy, la pleine conscience pourra nous accompagner vers une nouvelle posture : optimisme, pessimisme, espoir, désespoir…ou alors « Espérance en mouvement ».

Avec plus de clarté et de discernement nous pouvons ensemble mutualiser nos compétences, nos ressources, nos élans, nos aspirations pour nous engager dans une action forte et sage, équilibrée et puissante. Nous pourrions ainsi construire ensemble une communauté d’êtres humains « ré-unis » (de nouveau unis) dans ce que nomme Edgar Morin (sociologue et philosophe français) « une communauté de destin » pour cultiver l’autre loi de la jungle : la solidarité (selon Pablo Servigne et Gauthier Chapelle) et agir pour protéger le vivant.

Emmanuel